Ranâ étudia ses cartes maritimes pour planifier sa route, mais elle porta également son attention sur la lettre trouvée dans la chambre d'Ecuador que Tom avait dénichée. Il n'y avait pas de cohérence dans toutes ces phrases, du moins en apparence. Elle se demandait si la femme dont la lettre faisait mention la concernait. Ça pourrait expliquer en partie cet abandon dans une chaloupe en pleine mer... Soudain, elle fut dérangée dans ses pensées par du mouvement et des cris qui provenaient du pont. Est-ce que les hommes se battaient? À demi exaspérée, Ranâ sortit pour remettre de l'ordre sur son navire. Quelle ne fut pas sa surprise en voyant une femme à la chevelure noire de jais se débattre!
-Libera me, salvajes! criait-elle.
L'équipage s'était rassemblé autour de cette femme qui semblait apparue de nulle part. Elle était magnifiquement vêtue, mais sa chevelure était défaite par la bataille. Ses origines latines se manifestaient tant par sa langue que la couleur de sa peau. Deux hommes essayaient de la retenir, mais elle se débattait avec énergie. Devant le regard interrogateur de Ranâ, Jonas, un marin à l'apparence soignée, lui expliqua:
-Nous étions en train d'évaluer les provisions quand nous avons entendu un éternuement. La demoiselle était cachée dans la cale, dit-il en la désignant de la tête.
Un homme profita de l'agitation pour pincer une fesse à la nouvelle passagère.
Cabrón! dit-elle avant de se libérer le bras et le gifler.