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[Neïl Blackstorm]

L'homme en noir dégaina son pistolet et tira à trois reprises vers le fond de la taverne. Bruit mat de chute.
Il s'approcha prudemment de la femme blessée et dit:
-Pardonnez-moi si je vous ai offensée en me mêlant de ce combat. Je me présente: je suis Neïl Blackstorm. Je suis pirate, j'étais capitaine avant mais mon bateau a été coulé et mon équipage tué... je suis le dernier survivant. C'est pour cela que je hais à ce point la Royal Navy.
Il s'approcha et sortit un bandage de sa poche. Devant Mary qui reculait il dit avec peine:
-Vous pouvez me faire confiance... je vous promet de ne pas vous faire de mal. Vous avez besoin de soin!
Il jeta un coup d'oeil à Marina la Farouche mais elle ne semblait guère mieux disposé envers lui.
-Je vous promet que c'est un bandage curatif excellent. Il m'a été donné par un guérisseur expérimenté... si vous ne me laissez pas vous soigner, vous allez mourir...

[Mary Oeil d'Ouragan]

Mary fronça les sourcils suite aux trois coups de feu de Blackstorm. Puis, elle eut un mouvement de recul lorsqu'il s'approcha d'elle.

- Je n'ai pas peur de la mort, lui répondit-elle d'un ton de défit. Mais... merci!

Et elle prit le bandage des mains de Blackstorm. Elle se dirigea vers le bar, y prit la bouteille et en prit une gorgé avant de s'en verser sur le bout des doigts. Tournant le dos aux deux autres, on put l'entendre farfouiller dans sa chaire. Étonnament, elle gémissait à peine, mais on sentait qu'elle se crispait à certains moments. Finalement, la balle rebondit sur le sol.

- Elle n'était pas rentré si loin, expliqua-t-elle, tournant toujours le dos aux deux autres.

Elle versa du liquide sur le bandage et l'appliqua sur sa blessure avant de se retournée. Du sang maculait ses mains et sa chemise. Elle reprit une autre gorgé à la bouteille.

- Je ne sais pas pour vous, mais moi je ne reste pas ici.

[MarinaLaFarouche]

Marina quitta sa place et contourna la table, toujours fièrement ancrée à ses armes. Elle salua à son tour Mary, tout en restant à bonne distance de ses deux confrères. Dans le fond de la salle, trois nouvelles victimes avaient fondu sur le sol, se vidant de leurs quelques litres de sang. Marina aiguisa son regard et remarqua que chacun portait un costume de la Royal Navy. "Rien de bon", pensa-t-elle.
Il lui fallait retourner sur son navire au plus vite. Elle sentait qu'il le fallait... Mais elle se méfiait tout autant de sortir dès maintenant. C'était à double tranchant, comme l'épée de son père, soit le marin les attendait dehors, tapi dans l'ombre d'un ruelle, soit il allait ameuter son équipage. "Il ne fera pas le fier d'avoir été vaincu par une femme" se dit-elle et sourit sans s'en rendre compte.

-Vous pouvez me faire confiance... je vous promets de ne pas vous faire de mal. Vous avez besoin de soin!
Cette voix l'avait tirée de ses pensée. Elle plissa les yeux pour détailler son vis-à-vis. Il semblait sincère et Mary était mal en point. Et puis de toute façon, que faisait-elle à rester là? Elle ne connaissait pas ses personnes et ne voulait rien avoir à faire avec elles. Pourtant sa curiosité l'emporta. Ils auraient peut-être des indications à lui fournir quand à la quête qu'elle menait... Elle s'approcha de plus près et parla de sa voix grave :
- Pour ma part, je n'ai pas de grandes connaissances en médecine mais certains de mes hommes, si... Au cas où... Je ne fais confiance à aucun de vous, mais nous avons au moins un point commun: la haine de la Royal !

[Mary Oeil d'Ouragan]

- Si vous l'offrez, je ne peux pas refuser, répondit Mary en réexaminant brièvement la blessure. J'en ai toujours besoin.

Elle rangea son pistolet, s'avança vers le cadavre du tavernier, où elle récupéra son poignard et essuya ce dernier sur sa victime. À ce moment, elle regretta presque que les marins n'est pas été armés de sabre.

- Savez-vous si on peut sortir par derrière?

[MarinaLaFarouche]

- C'est la première fois que je viens ici. Je ne reste jamais au même endroit, aucun port d'attache, si ce n'est Tortuga où je me sens le mieux... Mais toute taverne qui se respecte possède une "sortie de derrière" ! lança Marina en rangeant son pistolet.
Elle se dirigea rapidement vers le comptoir, repoussa du pied un cadavre dont le sang coulait encore. Elle sentit la chaleur du liquide à travers le cuir de sa botte. heureusement qu'elle avait mis sa paire neuve ce matin, elle n'en serait que plus facile à nettoyer.Repoussant un rideau, vieux et sale, qui devait être blanc à l'origine mais se montrait toutefois gris, la pirate aperçut une petite salle attenant.
- Il y a une réserve... Une porte semble mener dans la ruelle juste derrière. Nous ferions mieux de l'emprunter. Je ne suis pas trop adepte des embuscades dès la sortie du bar !
Elle prit garde de ne pas déchirer le morceau de tissu pour ne pas trahir leur sortie de secours et se glissa entre deux étagères. Son regard fut attiré par une bouteille crasseuse sur une planche en hauteur.
- Bourbon... De plusieurs décennies. Hummmmm...
Elle tendit la main et glissa sa prise sans sa ceinture. Elle n'aurait pas perdu sa journée!

[Neïl Blackstorm]

Neïl les entendit parler de sortie de secours. Il n'intervint pas, n'étant jamais venu ici, mais quand Marina posa la main sur la bouteille, et se dirigea vers la porte, il dit:
-Attendez! Cette porte est piégée.
Il s'approcha de la porte et sortit de sous son long manteau une petite tige de métal. Il l'introduit dans la serrure, tourna un peu et un dard fusa. Il suivit le tube intégré dans la serrure, qui se déclenchait si la porte n'était pas ouverte avec la clef. Neïl avait tordu le tube grâce à sa tige de métal, ce qui fit que le dard se planta dans le plafond. Un liquide, sûrement du poison, suintait de la pointe. Le jeune homme sourit et ouvrit la porte. La ruelle était vide. Il s'inclina devant les deux femmes et dit:
-Après vous, mesdames...

[MarinaLaFarouche]

Marina avait été surprise par la réaction du jeune homme et surtout par son idée saugrenue... Une porte piégée dans une taverne décrépie... Quel ne fut pas son étonnement en voyant le probable poison s'écouler... Comme à son habitude, elle plissa les yeux pour démontrer sa réserve. Elle ne savait que penser de tout cela.
Elle plongea dans ses pensées durant quelques secondes. "Comment cet homme a-t-il senti le piège? et pourquoi un piège sur une porte arrière dans un gourbi aussi miteux?! "
Elle serra la garde de son sabre avec précaution et scruta l'autre femme, attendant une quelconque réaction.

[Neïl Blackstorm]

Neïl vit, malgré ses efforts, la jeune femme se crisper. Il soupira et passa le premier. La confiance n'était pas la première vertu du pirate...
Il supposa qu'elle se demandait comme il avait vu le piège. Il sourit et dit:
-Cette encoche sur la serrure est trop grande pour être une simple serrure. De plus il y a un léger sur élèvement de la clenche. Mon père était serrurier et il avait souvent affaire à ce genre de pièges... Vous devriez vous dépêcher, les marins vont finir par arriver!

[Mary Oeil d'Ouragan]

Mary partagea la réaction de l'autre femme et ne manqua pas de lui lancer à son tour un regard éloquant. Elle reprit son air suspicieux et y ajouta un sourire faux.

- Ah non, dit-elle à l'adresse de Blackstorm, je ne suis pas armée, et comme vous avez l'air d'un bon combatant, je vous suggère de passer devant.

[Neïl Blackstorm]

-Comme vous voudrez, fit sobrement Neïl.
Il sortit dans la ruelle et aussitôt disparut. Son manteau semblait se fondre dans les ombres et le faire disparaître. Une voix chuchota:
-Vous pouvez venir, c'est désert. Dépêchez-vous!
Un mouvement dans l'ombre et Neïl réapparut. Il fit signe aux deux femmes de le suivre.