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[Neïl Blackstorm]

Une taverne délabrée dans le nord des Caraïbes.
Deux hommes sont assis au bar, le patron leur sert un verre de rhum au jus de tabac classé force 9.
Trois autres hommes sont installés à une table près de la porte.
Une drôlesse vêtue d'un tricorne et d'une tunique rouge au décolleté très profond, pistolet et sabre à la ceinture, est assise seule à une table. Soupçonnée pirate, les marins, pour la plupart pêcheurs, ne s'approchent pas d'elle, ce qui ne les empêche pas de regarder avec envie ce qui dépasse du décolleté. Son nom est présumé Marina La Farouche ce qui n'étonne personne étant donné le regard qu'elle promène sur l'assemblée. C'est la seule chose qui dissuade les hommes de se jeter sur elle.

Tout à coup, un bruit de lutte se fait entendre. Un homme crie, et la porte du bar s'ouvre. Un homme est projeté à l'intérieur de la taverne et son dos heurte violemment le comptoir. Les marins se lèvent brusquement et la pirate dégaine son sabre d'un main tandis que sa seconde main plonge vers son pistolet.
Une femme entre dans le bar, elle a également un tricorne sur la tête et un pistolet au côté. Elle n'a qu'un poignard et pas de sabre. C'est une grande femme athlétique, au teint hâlé. Elle a des yeux bleus presque blancs à force d'être pâles surmontés de fins sourcils. De petites ride aux coins des yeux témoignent qu'elle n'a plus vingt ans. Mlagré cela elle est très belle. Sa tête est coiffée d'un foulard rouge foncé et une longue tresse noir descend jusqu'à ses reins. Une balafre barre sa tempe droite et se poursuit jusqu'au haut d'une oreille mutilée et ornée de trois anneaux dorés. Son autre oreille est intacte... enfin, si on ne compte pas ses huit anneaux. Sous son grand manteau noir, elle porte une chemise de coton blanc de plutôt belle facture. Le bout de tissus gris lui ceignant la taille met bien ses formes en valeur, et est plus efficace pour retenir son pistolet. Pour le reste, elle porte un pantalon de toile brun foncé, des bottes noires un peu élimées et il semble que son baudrier est vide.
L'homme qui a été projeté dans le bar hurle:
-C'est Mary Oeil D'Ouragan, c'est une pirate! Saisissez-vous d'elle!
Les marins se lèvent tous d'un bond et se jettent sur elle tandis que le tavernier plonge derrière son comptoir...

[Neïl Blackstorm]

Le tavernier gros et peu sportif eut du mal à atteindre le fusil qu'il avait caché sous son comptoir.
L'homme détestait les pirates et voulait que l'affaire soit réglée rapidement afin que son bar ne soit pas abimé. Il se releva, et visa la jeune femme qui venait d'entrer dans le bar. Malgré son air féroce elle était très belle. Elle semblait avoir l'oeil perçant, et c'était sans doute de là que venait son surnom.
Le tavernier la vit égorger un marin de son poignard, se retourner avec grâce et le planter dans le ventre graisseux d'un autre. Elle semblait mener une danse de mort qui menait droit au massacre.
Le tavernier visa et tira. Il n'avait jamais un bon tireur. La jeune femme reçut la balle dans l'épaule et tituba en empoignant son épaule. Le tavernier releva son fusil...

[HRP] A vous le clavier [/HRP]

[Mary Oeil d'Ouragan]

- Fils de chienne, gronda la femme en lançant un regard meurtrier au tavernier.

Ignorant la douleur à son épaule, elle envoya un solide coup de pied à l'entre-jambe d'un troisième marin et lança son couteau en direction du tavernier, après quoi, sa main s'en alla pour dégainer son pistolet (et si on ne l'empêche pas, elle le dégaine en l'empoigant à l'envers, pour s'en servir comme matraque).

[Neïl Blackstorm]

Le tavernier poussa un hurlement de douleur quand le poignard se planta entre ses côtes. Il s'effondra sur son comptoir en murmurant dans un dernier soupir:
-Maman...
Un marin qui ne s'était pas joint à l'affrontement, furieux que Mary Oeil d'Ouragan ait tué ses amis, était même temps admiratif de la vitesse à laquelle elle avait décimé les hommes pourtant costaud. Il empoigna sa chaise, la brisa sur la table, prit une des pattes, la leva et se jeta sur la pirate...

[Sam Rascasse]

Ce marin, c'était O'Hara.

Jeune homme dans la vingtaine, il s'était enrôlé dans la Royal Navy travaillait depuis quelques mois à bord du vaisseau de Lord Durkett, le Liberty. Durkett était un personnage d’influence qui vouait son âme à rétablir la paix sur les eaux. Il était autant craint par les pirates que les pirates étaient craints par les marchands.

Comme O’Hara l'avait appris de son capitaine, la prime offerte pour la capture de pirates était substantielle. Et s'il s'agissait réellement de Mary Oeil d'Ouragan comme on l'avait annoncé, la récompense allait être considérable, proportionnelle à la réputation de cette pirate redoutée. Peut-être même cela lui vaudrait une promotion au sein de l’équipage… Mais un pirate mort ne vaut pas autant qu’un pirate en vie. O’Hara avait bien observé le combat entre ses compagnons et cette furie, venue chambouler la quiétude de la taverne sans crier gare. Il était à la fois charmé et apeuré par elle. Cependant, elle était allée trop loin, deux de ses compagnons étaient morts, sans compter le tavernier.
Il empoigna sa chaise, la brisa sur la table, prit une des pattes, la leva et se jeta sur la pirate pour tenter de l’assommer par derrière.
Mais un avertissement venant du fond de la taverne prévint Mary, qui évita le coup de justesse.

- Peste de femme ! s’écria O'Hara à l'adresse de Marina la Farouche.

[Neïl Blackstorm]

Une forme se détacha des ombres du mur où elle était cachée. Un homme apparut, cheveux noirs, yeux blancs, vêtu d'un long manteau noir également retenu par une ceinture, toujours noire. Il était coiffé d'un tricorne noir. A sa ceinture était accroché un sabre, un poignard mais pas de pistolet. Il s'avança dans la lumière, constata d'un oeil étonné le massacre, vit la femme en train de combattre à l'aide d'un pistolet qu'elle prenait à l'envers comme un matraque un marin à l'air costaud armé d'un pied de chaise...
Il secoua la tête, amusé. La scène aurait été pittoresque si les deux opposants ne s'affrontaient pas dans une mare de sang, près de cadavres étalés dans une posture qui témoignait bien de la violence de leur mort.
Il secoua de nouveau la tête puis interpella les deux adversaires:
-Eh bien, mes amis! Est-ce bien la peine de se battre? D'après le peu que j'ai vu, ce sont ces marins qui ont attaqué cette femme, non? Qu'elle soit pirate ne change rien!

[MarinaLaFarouche]

Toujours sagement assise à sa table, Marina La farouche avait regardé d'un oeil amusé la scène qui se déroulait devant elle. Il était bien rare qu'elle croise une autre femme pirate, qui de surcroit de cachait pas ses avantages féminins. Sans oublier sa fougue... Marina n'avait pas l'habitude de s'intéresser aux affaires des autres et participait peu aux combats de taverne habituels. Le flegme britannique de ses origines et son expérience lui commandaient toujours d'observer à distance les potentiels adversaires afin de définir les failles. Au cas où... Elle avait juste décalé son verre lorsqu'une giclée de sang était venue entacher sa table.

Bien qu'ayant légèrement sursauté à l'entrée de l'impétueuse, elle avait gardé sa place. La main droite sur son sabre turc, l'autre sur son pistolet... Elle n'avait toutefois pas pu s'empêcher de de lancer un "Eh" d'avertissement en voyant ce marin armé d'un pied de chaise. Il lui semblait l'avoir vu débarquer du Liberty le matin-même. Son "amour" de la Royal Navy ne s'était jamais affaibli et elle se rangerait toujours du côté opposé, même sans savoir à quoi il s'en tenait. Cependant, elle ne souhaitait pas s'opposer à Durket pour le moment. Son équipage était encore frêle.

Le "peste de femme" qu'il lui avait lancé était un des pires affronts qu'on pouvait faire à Marina quand on la connaissait bien. Elle qui refusait son statut de femme, elle empalait pour moins que ça. Elle baissa lentement la tête vers son décolleté et s'en trouva une fois encore mal à l'aise. Jamais elle ne portait si peu de tissus. Mais la mission qu'elle venait d'accomplir l'avait forcée à un tel accoutrement. Elle marmonna à voix basse qu'elle aurait dû passer par son navire pour se changer plutôt que de succomber à l'appel du rhum. Ses doigts se crispèrent sur la garde de son sabre. Une vieille gigue venait de commençait à jouer dans sa tête. L'injure l'avait mise en colère. Et ça n'était pas bon pour le marin. Déjà qu'il voguait sous pavillon britannique...

Mais alors qu'elle allait se lever, le regard menaçant et un rictus de haine au coin des lèvres, Marina vit apparaître un homme vêtu d'un long manteau noir. De son point de vue de femme-pirate, elle trouva sa réplique purement niaise et son intuition lui intima de se méfier de ce personnage. Elle garda contenance et attendit la suite.

[Neïl Blackstorm]

L'homme sourit en voyant Marina se lever, un rictus féroce aux lèvres. Les femmes n'avaient pas l'air commodes dans cette région... Il n'était pas du genre à mépriser les femmes et leur accordait autant de respect qu'aux hommes. Il vit la jeune femme s'arrêter et le regarder d'un oeil méfiant. Il avait l'habitude, son attitude avenante était souvent mal considérée par les autres. Il ne s'en embarrassa point et glissa une main vers son sabre. On ne sait jamais ce qui peut arriver...
Il vit que le marin et la pirate, toujours en combat, étaient de force égale. Il secoua la tête et dit:
-Ce n'est pas parce qu'elle est une femme que tu dois la sous-estimer, marin. Beaucoup de femmes sont plus fortes que les hommes... arrêtez ce gâchis! Ces hommes auraient pu faire des esclaves convenables...
Puis son regard se posa sur l'habillement du marin et il le détailla plus attentivement. Un rictus de haine s'afficha sur son visage d'ordinaire serein.
-T'es de la Royal Navy, toi!
Il poussa un hurlement de rage et hurla:
-Je suis Neïl Blackstorm et tu va goûter à ma fureur!
Puis il dégaina son magnifique sabre, forgé par un grand maître forgeron nommé Will la Boucane, et se jeta sur le marin...

[Sam Rascasse]

O'Hara désirait certes la récompense pour la capture de pirates, mais il n'était pas fou. "La situation n'est pas à mon avantage" pensa-t-il.
Il esquiva les coups de crosse de Mary Oeil d'Ouragan pour s'échapper du combat puis jeta son morceau de bois sur Neïl Blackstorm qui se jetait sur lui. L'homme au manteau noir découpa la patte de chaise au vol comme un vulgaire saucisson. La ruse avait fonctionné; O'Hara avait profité de ce moment de distraction pour s'enfuir vers la porte. Avant de disparaître dans la nuit, il regarda une dernière fois chaque individu pour bien s'imprégner de leur image et dit : "Nous nous reverrons, pirates!"

[Mary Oeil d'Ouragan]

Dès l'avertissement de la jeune femme, Mary se conscentra à éviter les coups du jeune marin et ne se laissa pas distraire de son combat lors de l'arrivé de Neïl Blackstorm. Lorsque le jeune homme lança sa patte de chaise à ce Neïl, elle tenta un dernier coups, qu'il esquiva de peu, et le laissa s'enfuir par la porte.

Le souffle court et le visage tordu la douleur, elle profita de ce moment de répit pour regarder autour d'elle, comme pour s'assurer que plus personne n'avait l'intention de l'attaquer. Elle hocha la tête à l'adresse de l'autre femme en guise de merci et leva un sourcil suspicieux en direction de l'homme en noir. Il lui semblait avoir vu trois autres hommes dans la taverne.