Louis-Adhémar-Timothée
Le Golif
dit « Borgnefesse »

Louis-Adhémar-Timothée Le Golif dit Borgnefesse
Nom Louis-Adhémar-Timothée Le Golif
Sobriquets Borgnefesse
Origine France, île de Ré. Vers 1640, - vers 1710 (~70 ans)
Né il y a ~384 ans, mort il y a ~314 ans.
Neuvième enfant d'une famille qui en compta onze.
Navires Jovial-Tiburon, le Canard Doré...
Fréquentations Laurent de Graff, Bertrand d'Ogeron
Fin de carrière Immortel puisque c'est un pirate imaginaire

Louis-Adhémar-Timothée Le Golif, dit Borgnefesse, est un personnage bien connu des amateurs de littérature pour ses aventures maritimes dans les Antilles sous le règne de Louis XIV.

Les mémoires de Borgnefesse ont été trouvées en 1945 dans les ruines d'une maison détruite à Saint-Malo pendant la Seconde Guerre mondiale, dans un coffre de fer caché dans le mur d'une auberge de marins.
Borgnefesse était originaire de l'île de Ré et a été capitaine de la flibuste à Saint-Domingue.
Son surnom Borgnefesse a été acquis lorsqu'il a perdu une partie de sa fesse lors d'un combat, mais il a continué à se battre bravement sans tourner le dos à l'ennemi.

Cahiers de Louis-Adhémar-Timothée Le Golif, dit Borgnefesse
Cahiers de Louis-Adhémar-Timothée Le Golif, dit Borgnefesse

Il a mené des entreprises hasardeuses et téméraires contre les Espagnols et les Portugais de Saint-Domingue et de Cuba, ainsi que des exploits amoureux cocasses et nombreux.
Dans l'un d'entre eux, il sauve une belle dame d'une bande de flibustiers qui allaient la tirer au sort, en les provoquant en duel les uns après les autres jusqu'à les vaincre tous, malgré les blessures qui s'accumulent à chaque combat. Dans un autre, il a vaincu un navire espagnol plus grand et avec un équipage plus nombreux en utilisant une tactique coûteuse : il a chargé les canons avec les pièces d'or de son trésor, décimant les Espagnols qui ont tenté de monter à bord, mais a ruiné sa fortune.

Les histoires de ce flibustier de la seconde moitié du XVIIe siècle, surnommé Borgnefesse, sont racontées dans un langage très coloré et imagé. On y trouve des tas de femmes sublimes, souvent garces, des scènes de romance à l'emporte-pièce, et de beaux moments de torture.

Les femmes jouent un rôle important dans ces aventures, et Borgnefesse les sauve souvent des messieurs qui les agressent. Cependant, le destin est parfois cruel, comme lorsque Borgnefesse aide une jeune femme à se relever et à s'asseoir, pour découvrir qu'elle a été décapitée par un boulet de canon espagnol.

Les Cahiers de Borgnefesse: une supercherie bien ficelée !

Albert t'Serstevens, auteur des Cahiers de Louis-Adhémar-Timothée Le Golif, dit Borgnefesse
Albert t'Serstevens

Deux compères, T'Serstevens et Alaux, ont mis en place une supercherie pour tromper l'éditeur Grasset en lui faisant croire qu'ils ont découvert un manuscrit inédit de l'auteur méconnu Le Golif.
Pour cela, Alaux a confectionné trois cahiers avec des annuaires des P.T.T., qu'il a plongés dans l'eau et brûlés, ne laissant que les pages de couverture vierges sur lesquelles il a inscrit le titre et le nom de l'auteur.
Puis, à l'aide d'une plume d'oie et d'encre de Chine, il a écrit une partie du texte du vrai auteur, Le Golif, qu'il a inséré dans l'annuaire. T'Serstevens a pris des photos de ce manuscrit falsifié pour les montrer à Grasset.

L'éditeur est évidemment tombé dans le panneau et Les Cahiers de Borgnefesse ont été publiés en 1952 chez Grasset et présentés comme les véritables mémoires d'un capitaine de la flibuste ayant vécu au XVIIe siècle.
Dans son compte-rendu, T'Serstevens a évoqué l'exemplaire de 412 feuillets et a salué l'effort considérable d'Alaux qui a retranscrit intégralement le texte. Alaux a inséré des éléments historiques pour ancrer le héros, Borgnefesse, dans l'Histoire et même lui permettre de contredire un célèbre chirurgien de la flibuste, Alexandre Oexmelin.
Les deux complices ont réussi à faire passer un faux manuscrit pour une œuvre véritable et à duper un éditeur renommé.
Le livre a connu un grand succès commercial et a même été adapté au cinéma. Les auteurs ont insisté sur la véracité des faits, malgré les doutes exprimés par certains critiques.

Gustave Louis Michel ALAUX
Gustave Louis Michel ALAUX

Cependant, cette présentation était fausse et les historiens et spécialistes de la marine ancienne l'ont rapidement rejetée, car elle présentait de nombreux clichés, rebondissements difficiles à croire et réutilisations d'éléments provenant de biographies véritables d'autres marins, tels que Duguay-Trouin ou Forbin.

Aucune archive ne conservait le nom de Le Golif ou de Borgnefesse, ni celui d'aucun marin cité dans le récit. De plus, Gustave Alaux avait déjà publié une nouvelle intitulée La Régate du Capitaine Borgnefesse dans le bulletin du cercle nautique de Chatou en 1935, neuf ans avant que la découverte du manuscrit ne soit censée révéler l'existence d'un Louis-Adhémar-Timothée Le Golif, dit Borgnefesse.


Mon avis sur Les Cahiers de Borgnefesse

Cette oeuvre est vraiment remarquable ! C'est au final un condensé absolument sensationnel des meilleures histoires de pirates, baignant dans un second degré savamment dosé et jamais tombant grossièrement dans la caricature.

Tout est absolument plausible, ou presque ! L'humour, présent mais jamais trop envahissant, est juste ce qu'il faut pour apporter une touche de légèreté.
Le personnage du Golif est absolument époustouflant lorsqu'il se vante de ses exploits supposés. De plus, il fait preuve d'une grande honnêteté lorsque sa vie est en danger.

Les combats à l'épée sont épiques et d'une intensité absolument époustouflantes, procurant une expérience de lecture immersive et inoubliable. Les auteurs ont su créer des scènes d'une rare virtuosité, mélangeant avec brio l'action, la tension et le vocabulaire du héros, pour offrir au lecteur des moments de pur spectacle.

Je ne me suis pas lassé de ce livre, il est savoureux et j'avoue que mon seul regret est qu'il manque des pages ^^
Cette imposture, qui est finalement peut-être bien plus que cela, est sans aucun doute l'un des meilleurs romans sur l'univers de la flibuste !